Parade
Deirdre Sargent
curated by Exo Exo
scenography by Antoine Donzeaud
words by Elisa Rigoulet
Club Solo, Breda
October 25 – November 3, 2019
press release
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Deirdre Sargent,
Long Distance Walking, 2018
Digital video, 3’08’’
Inquire
Deirdre Sargent,
Iced Mint Tea, 2018
Digital video, 4’27’’
Inquire
Deirdre Sargent,
Tigers in Toyland, 2018
Digital video, 10’51’’
Inquire
Deirdre Sargent,
Skiing the Yellow Lined Street Markings, 2018
Digital video, 3’19’’
Inquire
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Parade, Deirdre Sargent, 2019
Exhibition view, Club Solo, Breda
Deirdre Sargent,
Who do i trust? i trust ME and my donut-shaped brain, 2019
Digital video, 5’34’’
Inquire
PARADE interroge notre rapport intime aux images. Moins celles que nous postons, envoyons, ou recevons pour raconter nos vies ou se faire raconter celles des autres que celles que nous collectionnons, auprès desquelles nous vivons. Moins l’écran auquel nous sommes collés ou le journal télévisé qui tourne en boucle que les images que nous fréquentons et apprenons à aimer par habitude. Le cadre dans le cadre, le paysage à travers la fenêtre d’une chambre, le motif d’un canapé ou d’un vieux t-shirt pour dormir, les photos souvenirs dans l’escalier ou sur la table de chevet, les bibelots en porcelaine qui sont autant d’infra-messages qui s’imprègnent en nous au fil du temps.
Dissimulés dans notre quotidien, ils inscrivent dans nos consciences nos premières impressions de « déjà-vu ». Le bain moussant, le verre de vin ou la bougie posés sur le rebord de la baignoire, le frigo toujours plein qu’on vient ouvrir au milieu de la nuit, le pot de glace ou la cuisse de poulet qu’on est heureux d’y retrouver. La buée, la chaleur, la faim toujours rassasiée. La mythologie du foyer comme générateur de confort et créateur d’ambiance. Lumière tamisée, tisane et purificateur d’air sont autant de symboles qui viennent nous inspirer la paix. Ce qui intéresse Deirdre Sargent dans son travail vidéo, ce sont les images avec lesquelles nous cohabitons, celles avec qui nous nous retrouvons en tête-à-tête, à l’abri des regards dans l’alcôve d’un décor un peu daté. Celles aussi auxquelles nous croyons, en qui nous avons confiance pour nous faire du bien. Ai-je tort ?
Valeria Lukyanova ne prend pas les mêmes bains que nous ou n’ouvre pas son frigo dans le but d’y trouver du réconfort, car Valeria Lukyanova ne vient pas de la même planète que nous. Elle revendique être un Alien, vieux de plusieurs milliers d’années, qui a colonisé un corps pour s’offrir une apparence humaine. Son rêve se mêle ici à ceux de l’artiste qui imagine son chat nager dans un grand bain moussant au milieu de donuts glacés. De Mars au Sphynx, du Sphynx aux donuts. A ce propos, saviez-vous que les calamars géants possèdent un cerveau de la taille d’un petit beignet et que leur œsophage traverse par le biais d’un trou ? Du coup, lorsque le calamar avale sa proie, l’œsophage la transmet au cerveau qui en extrait directement les nutriments qui l’intéresse avant de balancer les restes à l’estomac. Donc, soyons logiques, si le calamar ingère quelque chose de trop gros, il risquerait d’endommager ses fonctions cérébrales ? Une idée de la manière dont ce que nous consommons peut avoir une influence directe sur ce que nous voyons, entendons, comprenons. Qui dois-je croire maintenant?
– Elisa Rigoulet
Parade questions our intimate relation with images – not so much the ones we post, send and receive to talk about our lives or learn about the lives of others, but rather the images we accumulate, close to where we live. And it’s not so much about the screens we’re glued to or the news loop on TV, but rather about the images we see so often that we’ve come to appreciate them. The frame-in-frame, the landscape seen from the window, the image of the sofa-bed and the ratty old shirt you like to sleep in, the photo’s placed along the stairs or on the bedside table, the porcelain knick-knacks: infra-messages, all of them, that have shaped us with time.
Hidden away in our daily lives, these images form the primary source of visual memories in our consciousness. The bubble bath, the glass of wine or candle on the rim of the tub, the everstacked fridge you open in the middle of the night, and the pint of ice cream or chicken leg you’re overjoyed to find. The steam, the heat, the hunger, always quenched. The mythology of ‘home’ that evokes a sense of comfort and atmosphere. Soft light, herbal tea and air conditioning – all symbols that set a peaceful mood. In her videos, Deirdre Sargent takes an interest in the images that we live with, that put us face-to-face – away from onlookers, in a rather dated-looking alcove. There are also the images we believe in, the ones we trust will treat us well. Am I not right?
Valeria Lukyanova doesn’t take the same baths we do, and doesn’t open her fridge to find comfort, because she’s not from our world. She claims to be an alien, thousands of years old, who one day took on a human guise by colonising a body. She mixes her dream with that of an artist who imagines his cat swimming in a giant bubble bath among glazed doughnuts. From Mars to Sphynx, from Sphynx to doughnuts. By the way, did you know that giant squid’s brains are as big as a doughnut, with a hole that their oesophagi travel through? When a squid swallows its prey, the oesophagus relays it directly to the brain, which extracts the nutrients it’s after, passing on what remains to the stomach. But what if the squid ate something too big – does it risk cerebral damage? The way we consume can have a direct impact on what we see, hear and understand. Who to believe?
– Elisa Rigoulet. Translation, Cecilia Granara