Exo Exo, Paris – This Perfect Day

This Perfect Day
Lounis Baouche, Clovis Bataille, Agata Ingarden, Ash Love, Simon Miné Koza, Adèle Salaün Meuriot

Exo Exo, 34 rue Albert Thomas 75010 Paris ¡ new address !
September 14 – October 14, 2023

For preview info@exoexo.paris

This perfect day, 2023
Exo Exo, Paris

Agata Ingarden, Mothman - a bed time story, 2023
Copperwire, serigraphy on fabric, steel, home security cameras, lightbulb, wires, foam, wheels
Variable dimensions
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Lounis Baouche, Il y a de moins en moins d’arbres, bientôt il n’y aura plus de place où se cacher, 2022
Acrylic on canvas
83 x 86 cm
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This perfect day, 2023
Exo Exo, Paris

Simon Miné Koza, Harmony, 2020
HD video 1920 x 1080p
4’55’’
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This perfect day, 2023
Exo Exo, Paris

Adèle Salaün Meuriot, Noir oxyde (noyade), 2023
Oil on canvas
81 x 65 cm
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This perfect day, 2023
Exo Exo, Paris

Clovis Bataille, Aile de pigeon, Paris, 2018-2023
Pigeon wing, formol
Variables dimensions
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This perfect day, 2023
Exo Exo, Paris

Adèle Salaün Meuriot, Rose, 2023
Oil on canvas
20 x 20 cm
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This perfect day, 2023
Exo Exo, Paris

Clovis Bataille, Echelle de Ville / City Scale, 2022
Inkjet print on archival paper, framed
80 x 60 cm
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This perfect day, 2023
Exo Exo, Paris

Ash Love, 05:05 (happy enby), 2023
Acrylic and oil on canvas, spray
80 x 60 cm
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*English below*

Un anniversaire, ça donne envie de regarder en arrière. Fêter les 10 ans d’Exo et repenser au premier jour. Comment tout ça a commencé. Exo. D’abord, c’était l’idée du suffixe, ‘exo’ comme ‘en dehors de’. Puis, un ami nous a envoyé l’image d’un poster accroché dans sa chambre. Exo était le nom d’un concert de Psychic TV qui avait eu lieu à Rouen en 1984. Plus tard, lors d’un voyage à Mexico, l’artiste qui nous hébergeait a fait référence à la série Gossip Girl qui signait chacun de ses épisodes « And who am I? (…) You know you love me. XOXO, Gossip Girl ». Et depuis 2013, on reçoit des déclarations d’amour et nous gagnons des likes et des followers car Exo est aussi le nom d’un teenage band de K-Pop. Le maillage des références qui viennent à l’esprit quand on évoque le nom de ce projet est à peu près à l’image des autres maillages émotionnels et humains qui font sa matière depuis 10 ans. Le lien comme puissance première. Mais nous avons pris une décision, nous ne parlerons pas du passé ici. Nous ne voulions pas d’une rétrospective, une synthèse en un show de nos histoires et de nos artistes. Nous voulions au contraire parler de demain, en espérant qu’il y fera beau.

Peut-être la meilleure manière pour parler de nous est encore de raconter comment l’idée de cette expo nous est venue à ce moment particulier de la vie d’Exo. Nous ne voulions que des nouvelles·aux artistes pour cette première présentation dans ce nouveau lieu qui vient marquer une nouvelle étape. Iels ont tous·x·tes été rencontré·e·x·s récemment, exceptée Agata. Une fois de plus, notre travail est liquide et organique. Agata n’est pas là ce soir, mais elle a toujours été présente dans les moments de changement. On a montré son premier solo à Paris en 2017 au moment justement où on reconfigurait l’atelier pour le diviser en deux et penser un espace d’exposition permanent. Agata est d’une certaine façon là pour nos transformations. On présente ici son Mothman, une créature humanoïde et mystérieuse qui a été observée plusieurs fois mais dont l’existence n’a jamais vraiment été attestée. On dit que son apparition préviendrait une catastrophe imminente. On n’en sait rien. Ici, le monstre est perché sur une tête de lit et ses yeux rouges ont été remplacés par des caméras de vidéos surveillance. Il nous épie, nous protège, nous inquiète ou nous veut du bien. Un peu comme tout.

This Perfect Day est un roman d’anticipation américain d’Ira Levin publié en 1970. Il raconte l’humanité des années 2000. Unifiée, codifiée, orientée, soumise. This Perfect Day porte dans son titre-même l’ironie d’un rêve qui a mal tourné. Tous·x·tes les artistes de l’exposition explorent des fictions urbaines ou sociales, des récits historiques, personnels, d’écologie, de pouvoir et de mondialisation à travers des personnages qui croient dur comme fer que même si la violence est extrême, tout n’est pas à jeter. On ne veut pas qu’il tourne mal, le rêve. Les ‘Anges Gardienne.x.s ’ de Ash Love veillent sur nous. Iels symbolisent la potentialité infinie des récits à l’image des algorithmes et des interfaces digitales. Iels nous rappellent que rien n’est perdu et que tout est possible. ‘Happiness’. ‘Love’. ‘Empathy, empathy, empathy’ ne cesse de nous répéter le Mothman.

Un anniversaire ça donne envie de célébrer comme une rencontre hasardeuse qui procure de la joie. ‘Elle est belle cette peinture. C’est qui ?’ Nous sommes aux rencontres professionnelles du Consulat Voltaire. Nous tombons sur le travail d’Adèle. Ses personnages sont souvent ses proches flashé·e·x·s, recadré·e·x·s, sublimé·e·x·s dans une lumière chaude et des couleurs qui crient comme si ces scènes de tendresse ou d’érotisme avaient leur place au cinéma. Un anniversaire ça donne envie d’espérer comme les mondes synthétiques en 3D de Simon qui se détruisent et se régénèrent. Dans son film ‘Harmony’, ce voyage est guidé par un personnage fictif, mascotte d’une entreprise japonaise de climatisation qui au lieu de contrôler la température représentent des simulations de paysages qui se modulent au gré du temps. L’importance de l’influence de nos psychismes et de nos états d’esprits dans le monde réel. Instables.

Clovis nous a été présenté lors d’un vernissage par un ami artiste que nous avons en commun. Il montrait alors une planche de bois récupérée dans la rue et appuyée contre le mur, piquée méthodiquement de dizaines de seringues usagées. Des bouts de mythologies intimes qui traversent le monde social. Le personnage principal du monde de Clovis est un fantôme qui hante une ville désolée en noir et blanc et collectionne les ailes d’oiseaux de malheur comme des petites reliques profanes et précieuses. ‘Bonjour, je suis artiste basé à Bejaïa en Algérie. J’ai repéré votre galerie car j’y ai récemment vu une exposition et cela m’a inspiré pour vous écrire. Je suis actuellement à Paris en résidence à la Cité internationale des arts. Je vous joins également mon CV artistique ainsi qu’une sélection de mes oeuvres pour que vous puissiez vous faire une idée de mon parcours.’ Le travail de Lounis est notre dernier crush. Lounis utilise la fiction inspirée de la culture populaire et des animés pour déjouer les mécanismes de pouvoir et de domination, les réécrire puis les dissoudre. Un ours, un rat, un cuisinier, un homme à tête d’arbre, autant d’avatars qui s’affairent à ne pas se résoudre, à ne pas céder. Car la fiction c’est aussi soi, ce que l’on fait voeu d’être et de changer.

– Elisa Rigoulet, septembre 2023

An anniversary makes you want to look back. Celebrating Exo's 10th anniversary and reflecting on the first day. How it all began. Exo. First, it was the idea of the suffix, 'exo,' as 'outside of.' Then, a friend sent us a picture of a poster hanging in his room. Exo was the name of a Psychic TV concert that took place in Rouen in 1984. Later, during a trip to Mexico, the artist who hosted us mentioned the TV series Gossip Girl, which signed each of its episodes with "And who am I? (...) You know you love me. XOXO, Gossip Girl." And since 2013, we've been receiving declarations of love and gaining likes and followers because Exo is also the name of a K-Pop teenage band. The web of references that come to mind when discussing the name of this project is roughly similar to the other emotional and human connections that have shaped it over the past 10 years. The link as the primary force. But we made a decision, we will not dwell on the past here. We didn't want a retrospective, a summary of our stories and artists in one show. Instead, we wanted to talk about tomorrow, hoping it will be sunny.

Perhaps the best way to talk about us is to tell you how the idea for this exhibition came to us at this particular moment in Exo's life. We wanted only new artists for this first presentation in this new space that marks a new stage. They have all been recently met, except for Agata. Once again, our work is fluid and organic. Agata is not here tonight, but she has always been present in times of change. We showed her first solo exhibition in Paris in 2017 just when we were reconfiguring the studio to divide it in two and create a permanent exhibition space. In a way, Agata is here for our transformations. Here, we present her Mothman, a humanoid and mysterious creature that has been observed several times but whose existence has never really been confirmed. They say its appearance predicts an imminent disaster. We don't know. Here, the monster is perched on a headboard, and its red eyes have been replaced by surveillance cameras. It spies on us, protects us, worries us, or wishes us well. A bit like everything else.

"This Perfect Day" is an American science fiction novel by Ira Levin, published in 1970. It depicts humanity in the 2000s. Unified, codified, directed, and subjugated. The title itself, "This Perfect Day," carries the irony of a dream gone wrong. All the artists in the exhibition explore urban or social fictions, historical narratives, personal stories, ecology, power, and globalization through characters who firmly believe that even though violence is extreme, not everything is lost. We don't want the dream to go wrong. Ash Love's "Guardian Angels" watch over us. They symbolize the infinite potential of narratives, like algorithms and digital interfaces. They remind us that nothing is lost, and everything is possible. "Happiness." "Love." "Empathy, empathy, empathy," the Mothman keeps repeating to us.

An anniversary makes you want to celebrate like a chance encounter that brings joy. "This painting is beautiful. Who is it?" We are at the professional meetings of the Voltaire Consulate. We come across Adèle's work. Her characters are often her close friends, captured, reframed, and sublimated in warm light and colors that scream as if these scenes of tenderness or eroticism belonged in a movie. An anniversary makes you want to hope, like Simon's 3D synthetic worlds that destruct and regenerate. In his film "Harmony," this journey is guided by a fictional character, the mascot of a Japanese air conditioning company that, instead of controlling temperature, represents landscape simulations that change with the weather. The importance of the influence of our psyches and states of mind on the real world. Unstable.

Clovis was introduced to us at an art opening by a mutual artist friend. At that time, he was displaying a piece of wood he had found in the street, methodically pierced with dozens of used syringes. Fragments of intimate mythologies that traverse the social world. Clovis's main character inhabits a desolate black-and-white city and collects the wings of ill-fated birds as small profane and precious relics. "Hello, I'm an artist based in Bejaïa, Algeria. I noticed your gallery because I recently saw an exhibition there, and it inspired me to write to you. I am currently in Paris on a residency at the Cité internationale des arts. I am also attaching my artistic CV and a selection of my works so that you can get an idea of my background." Lounis's work is our latest crush. Lounis uses fiction inspired by popular culture and anime to disrupt, rewrite, and dissolve power and domination mechanisms. A bear, a rat, a chef, a man with a tree head, all avatars striving not to surrender, not to give in. Because fiction is also oneself, what one aspires to be and change into.

– Elisa Rigoulet, September 2023